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« Russiagate » : le tribunal fixe une amende d’un million d’euros à payer par la municipalité de Lisbonne

Le tribunal administratif de Lisbonne a décidé de fixer à 1 million d’euros l’amende que devra payer la municipalité de Lisbonne pour le partage de données provenant de militants russes anti-Poutine.

Le tribunal a estimé que plusieurs infractions administratives étaient prescrites, ce qui a conduit la Commission nationale de protection des données (CNPD) à infliger à la commune une amende de 1,25 million d’euros.

La CNPD avait identifié 225 infractions administratives suite à des violations du Règlement Général sur la Protection des Données, après que la Mairie de Lisbonne, alors présidée par Fernando Medina, ait communiqué « les données personnelles des organisateurs de manifestations à des tiers ». Le 19 mars 2021, une plainte a été déposée auprès de la CNPD concernant une communication de la municipalité de Lisbonne à l’ambassade de Russie au Portugal et au ministère russe des Affaires étrangères. Les données personnelles des organisateurs d’une manifestation organisée à l’ambassade ont été envoyées.

Les militants, dissidents du régime russe, avaient organisé, en janvier 2021, une manifestation pour la libération de l’opposant au gouvernement russe Alexeï Navalny (décédé en février), et affirmaient que la mairie de Lisbonne avait mis en danger leur sécurité et celle de leur famille.

L’affaire du « Russiagate » a été signalée en juin 2021, en pleine pré-campagne pour les élections locales (que Medina allait perdre face à Carlos Moedas), déclenchant une série de protestations, d’Amnesty International aux partis politiques.

En février 2023, les trois militants visés ont annoncé qu’ils intenteraient une action en justice contre la municipalité, exigeant une indemnisation de 120 000 € en « réparation du préjudice moral subi », l’amende demandée par la CNPD « n’ayant bénéficié à aucune personne ou entité victime de cette pratique ». cas répétés de partage inapproprié de données personnelles ». Selon une source liée à cet autre processus, le procès sur la demande d’indemnisation des militants n’a pas encore été programmé et son résultat est « indépendant de la décision concernant le paiement de l’amende par la chambre, même si elle expire en totalité ou en partie ».

Coins regrette un « lourd héritage »

L’exécutif municipal de Lisbonne, désormais dirigé par le social-démocrate Carlos Moedas, confirme avoir « pris connaissance de la sentence du Tribunal administratif du Cercle de Lisbonne ». Dans des déclarations aux médias, la municipalité « regrette » ce qu’elle considère comme « le lourd héritage laissé par le précédent exécutif socialiste et son impact très pertinent ».

Compte tenu du montant élevé de l’amende, « la municipalité évalue si elle fera appel de la décision de justice désormais connue, pour défendre les intérêts des habitants de Lisbonne », ajoute-t-il.

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