Le travail de vérification des « maîtres » et des copies authentiques du travail phonographique du musicien José Afonso est déjà terminé, dans le cadre du processus de classement, a révélé aujourd’hui la Direction générale du patrimoine culturel (DGPC) à Lusa.
« Les ‘maîtres’ qui sont en possession des entités contactées et qui nous ont donné accès à celles-ci ont déjà été localisés, identifiés et décrits », a indiqué une source officielle de la DGPC à l’agence Lusa, dans une réponse écrite sur le processus de classement.
Selon la DGPC, les « travaux préliminaires de vérification de la marchandise sont déjà achevés en ce qui concerne la majorité des collectionneurs qui possèdent des ensembles documentaires qui constituent l’« œuvre phonographique » de José Afonso à classer ».
L’ouverture du processus de classement de l’œuvre phonographique de José Afonso en « ensemble de biens meubles d’intérêt national » a été annoncée le 2 septembre 2020, et depuis lors la DGPC a contacté les « différents propriétaires identifiés » et effectué des « visites de vérification technique des marchandises à classer ».
L’arrêté de cette direction générale détermine que 30 phonogrammes écrits par José Afonso, 18 copies numériques de masters de production, un ensemble de cassettes enregistrées par l’auteur-compositeur-interprète et « un ensemble d’enregistrements d’interviews » seront classés.
Les travaux de vérification, menés en collaboration avec l’équipe des Archives sonores nationales, ont également permis de prouver « les caractéristiques techniques et l’état de conservation des supports sonores ».
La DGPC a également précisé qu’elle avait demandé à l’homme d’affaires allemand Frank Hessing, du cabinet MusiConsult, des informations sur les ‘masters’ des enregistrements de José Afonso « que le [editora] Movieplay prétend l’avoir », mais n’a obtenu aucune réponse.
La DGPC souligne qu' »elle continuera d’insister auprès de Frank Hessing pour donner accès à la vérification des ‘maîtres’, comme elle l’a fait avec les autres titulaires ».
MusiConsult est une société allemande de conseil et de gestion musicale, dirigée par Frank Hessing au nom des « représentants de la société propriétaire du catalogue Movieplay », bien qu’on ne sache pas qui en sont les propriétaires et où se trouvent ces « maîtres ».
Contacté par l’agence Lusa la semaine dernière, Frank Hessing a précisé que « l’actuel propriétaire du catalogue Movieplay détient les droits voisins du producteur » et qu’en 2020 le consultant était en contact avec le ministère de la Culture, auquel il a été expliqué que « le catalogue avait un propriétaire ».
L’agence de Lusa, Pedro Félix, de la Phonothèque nationale, n’a pas précisé quels collectionneurs et propriétaires ont été contactés dans le cadre du processus de classement, ni l’état de conservation des biens identifiés.
« José Afonso a enregistré pour d’autres entités, qui sont actives et qui existent et sont contactées et qui répondent », a précisé Pedro Félix.
La Direction générale rappelle que le classement d’une œuvre phonographique en bien culturel « nécessite l’existence d’un bien matériel matriciel [‘master’] et, à défaut, des copies authentiques de celui-ci ».
Pedro Félix a également indiqué à Lusa que le processus de classement se déroule dans tous les délais et selon les procédures prévues par la loi pour la protection du patrimoine culturel.
Mercredi, l’association José Afonso (AJA) s’interrogeait sur l’état d’avancement du processus de classement, un an après son ouverture.
« Je ne sais pas si c’est en ‘stand by’, si maintenant avec cette nouvelle relance [da discografia de José Afonso] nous ne pouvons plus le reprendre en main, nous engager à classer l’œuvre de Zeca dans l’intérêt national. Il est possible que oui, attendons. Du côté du ministère, par exemple, il n’y a pas eu d’avancée », a déclaré Francisco Fanhais, des directeurs de l’association, à l’agence de presse Lusa.
Le processus de classement a lieu à un moment où la famille de José Afonso, avec l’éditeur lusitanien, réédite 11 albums de l’auteur-compositeur-interprète, initialement publiés entre 1968 et 1981.
Pour la première fois, les albums seront disponibles sur des plateformes numériques, étant également réédités sur CD et vinyle, selon un plan éditorial qui s’étendra jusqu’en 2022.
Les 11 albums avaient déjà été réédités par Orfeu, entre 2012 et 2013, à l’occasion du 25e anniversaire de la mort du compositeur.
Coïncidant avec ce plan éditorial, l’AJA publie ce mois-ci le livre « José Afonso – Toutes les chansons », qui rassemble les paroles et les diagrammes d’accords pour guitares de plus de 150 chansons écrites par le musicien et qui était épuisé depuis longtemps.
La DGPC rappelle que « le processus de classement est totalement différent et indépendant de la gestion des droits pouvant incomber à l’œuvre phonographique ».
En matière de classement, « au moins une copie numérique des documents classifiés sera déposée à la Archives nationale du son », qui est toujours en cours d’installation, a ajouté la DGPC.
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