L’association met en cause, dans un communiqué, « la mesure abusive, anti-démocratique et absolument inacceptable annoncée aujourd’hui par le Gouvernement », dans le sens d’éteindre les services régionaux du ministère de l’Agriculture sur le continent et de les centraliser dans la Coordination et les Régions. Commissions de Développement (CCDR).
L’association prévient que, « sans disposer de ressources dans chaque région, comme cela est annoncé de manière surprenante, le ministère de l’Agriculture se limitera à être un géant bureaucratique et inefficace à Terreiro do Paço (à proprement parler, car c’est là que se trouve son siège) , sans réelle connaissance de ce qui se passe dans chaque région ».
« Etant certains que l’Agriculture est un axe essentiel de l’économie nationale et notamment dans l’occupation productive du territoire et dans la lutte contre la désertification de l’intérieur, nous constatons avec une grande inquiétude que le Ministère se démantèle et se vide petit à petit, entre les mains d’un ministre politiquement sans importance, qui n’est pas reconnu par le secteur ni par ses pairs et dont le maintien à ce poste représente une énorme erreur de casting de la part du Premier ministre », fustige-t-il.
En ce sens, l’association demande « le remplacement urgent » de la ministre Maria do Céu Antunes par « quelqu’un qui connaît le secteur, que le secteur respecte et qui a du poids politique, qui protège, pas un ministère affaibli, sans stratégie et sans direction ». , mais un nouveau ministère de l’Agriculture, des Forêts et du Développement rural ».
Il souligne également que les Directions Régionales de l’Agriculture remplissent des « fonctions essentielles », de servir et de soutenir des milliers de producteurs, de promouvoir des connaissances spécifiques à chaque réalité régionale, de gérer des fonds pour soutenir l’Agriculture, entre autres.
Pour l’association représentant des dizaines d’entreprises productrices et exportatrices de vins et spiritueux dans les principales régions délimitées du pays, ces services régionaux remplissent aussi « une fonction fondamentale et aujourd’hui éteinte », qui est de faire accéder le ministère « au ressenti et au problèmes propres à chaque région.
L’ANCEVE se dit également consciente qu’« un paquet de concentration de pouvoir est en préparation, actuellement à l’étude par le ministère, ce qui signifiera que la CCDR recevra des services sans aucune compétence pertinente ».
« L’administration centrale se décharge ainsi de la charge de justifier l’inévitable fermeture des agences sur les CCDR », soulignent-ils.
Le Gouvernement a approuvé jeudi en Conseil des ministres la résolution qui initie le transfert et le partage des compétences des services régionaux de l’Etat vers la CCDR, dans neuf domaines, estimant que la réforme sera achevée d’ici la fin du premier trimestre 2024.
Selon une note publiée à l’époque, les attributions à transférer concernent les domaines de l’économie, de la culture, de l’éducation, de la formation professionnelle, de la santé, de la conservation de la nature et des forêts, des infrastructures, de l’aménagement du territoire et de l’agriculture.
HN // JNM