Le rapport, préparé par l'Institute for Economics and Peace (IEP), un groupe de réflexion indépendant, non partisan et sans but lucratif, a classé 163 États et territoires indépendants selon leur niveau de tranquillité.
L'indice de paix mondial 2020, intitulé «Mesurer la paix dans un monde complexe», indique que l'Afrique subsaharienne a connu la plus forte augmentation des troubles, suivie par l'Europe, l'Asie du Sud, l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale et les Caraïbes, l'Asie – Pacifique et Russie et Eurasie.
Dans cette région du continent africain, l'augmentation des cas de troubles civils est de 800%, l'Afrique subsaharienne étant le théâtre de 42,6% de manifestations violentes dans le monde.
Les auteurs de l'indice indiquent que le Nigeria est le pays responsable du plus grand nombre de manifestations, enregistrant 79 en 2018.
En 2018, le nombre de manifestations dans ce pays est passé de six à 79.
L'un des cas les plus importants a été l'arrestation du cheikh Ibrahim El-Zakzaky, chef du Mouvement islamique du Nigéria (IMN). Les partisans de l'IMN ont manifesté à plusieurs reprises tout au long de l'année pour la libération d'El-Zakzaky.
En Afrique du Sud, l'augmentation des émeutes a été de 86% entre 2011 et 2018, l'essentiel de la hausse ayant eu lieu en 2017 et 2018.
Dans ce pays, des étudiants universitaires ont entamé des manifestations suite à la proposition d'augmenter les frais de scolarité fin 2015. Ces manifestations ont conduit à la fermeture temporaire des principales universités du pays.
L'Éthiopie a également connu une tendance similaire, lorsque les restrictions d'urgence pour contenir les manifestations en 2015 ont pris fin fin 2017 et que les citoyens sont revenus dans la rue. Le nombre d'émeutes et de manifestations a augmenté de 500% entre 2015 et 2018.
Le rapport indique qu'une grande partie des troubles ont eu lieu dans l'État d'Oromiya, qui entoure la capitale Addis-Abeba et est le théâtre de tensions de longue date entre la province et le gouvernement fédéral.
Les manifestations et autres actes de violence ont conduit à la démission du Premier ministre d'alors, Hailemariam Desalegn, en février 2018.
En Guinée-Conakry, les manifestants et les forces gouvernementales se sont souvent affrontés ces dernières années, avec des violences enregistrées dans 65% des manifestations.
La plupart des événements ont eu lieu en 2018, lorsque les manifestations des enseignants ont fini par garantir l'augmentation des salaires promise.
Dans le même temps, les partis politiques locaux ont défilé pour exiger la publication des résultats des élections municipales, alléguant une fraude du parti au pouvoir.
Les manifestations et les émeutes se sont poursuivies depuis 2018, principalement après que le président Alpha Condé a tenu un référendum le 22 mars 2020 pour amender la Constitution et ainsi pouvoir briguer un troisième mandat, ce qui a provoqué de nouvelles turbulences qui ont entraîné au moins moins 30 décès.
Le rapport publié aujourd'hui est la 14e édition du Global Peace Index, qui couvre 99,7% de la population mondiale, en utilisant 23 indicateurs qualitatifs et quantitatifs provenant de sources très respectées.
SMM // JPS