Le président de la Chambre des députés brésilienne, Arthur Lira, a défendu aujourd’hui un nouveau modèle constitutionnel pour le Brésil, suivant le modèle portugais de semi-présidentialisme, pour mettre fin à « la pression permanente » sur les présidents en matière de gouvernance.
« [O objetivo é] réduire le nombre de partis pour que l’on puisse avancer vers le débat sur le semi-présidentialisme, qui je pense est parfaitement adapté au Brésil », a déclaré Arthur Lira.
«Nous sommes un pays continental, avec de très grandes différences régionales et un peuple très divergent, et nous avons un système multipartite qui n’aide pas la démocratie. Nous avons une constitution parlementaire et un système présidentiel », ce qui crée des clivages, a-t-il déclaré, dans un entretien avec Lusa, à Lisbonne, où il est pour plusieurs rendez-vous politiques.
Un exemple en est l’actuel président, qui « a été élu avec 57 millions de voix », mais dont le parti n’a obtenu que « 10 % du congrès national », ce qui mine la gouvernabilité, a expliqué le député élu par l’Etat d’Alagoas.
Bolsonaro, « comme tout autre président », doit faire « un gouvernement de coalition très large », forçant des concessions continues.
« Le semi-présidentialisme va donner de la force » au Brésil, avec un « premier ministre choisi et nommé par le président », qui devra avoir « le soutien du Congrès », a expliqué le député, partisan de Jair Bolsonaro.
Cette solution, avec un Premier ministre issu d’un vote parlementaire et accepté par le chef de l’Etat, supprime « cette pression politique du président élu du Brésil ».
« Nous nous sommes battus là-bas pour passer, peut-être, à un système comme ici au Portugal, le semi-présidentialisme, pour enlever cette pression aux présidents », qui sont soumis à la pression de la direction générale.
Au Brésil, « quelques incompatibilités dans l’approbation populaire suffisent et le débat sur la « destitution » est déjà en discussion. [destituição do presidente]”.
Au cours du mandat actuel, il y a eu plusieurs demandes de » destitution » de Bolsonaro, que Lira n’a jamais suivies.
Au bureau du procureur général, il existe un rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les actions du gouvernement dans la lutte contre la pandémie, qui inculpe Bolsonaro de divers délits tels que malversations, charlatanisme, épidémie entraînant la mort, violation des mesures sanitaires préventives, utilisation irrégulière des fonds, incitation au crime, falsification de documents privés, crime de responsabilité et crimes contre l’humanité.
Si le PGR accuse le Président de ces crimes, le processus sera examiné à la Chambre des députés, présidée par Lira.
Même si « quelque crime de responsabilité » contre Bolsonaro est détecté, Arthur Lira considère qu’il n’y a pas de conditions « pour destituer un président du Brésil moins d’un an avant les élections présidentielles ».
Pour que la destitution se concrétise, « les trois cinquièmes des voix » en faveur de la condamnation seront nécessaires, a rappelé Lira, notant que « le Brésil est désormais divisé en deux sans une majorité significative de part et d’autre qui puisse imposer un agenda [agenda] de « mise en accusation » qui est politique ».