Cette audition en commission parlementaire de l’environnement, de l’énergie et de l’aménagement du territoire a lieu à la suite d’une demande présentée par le Bloc de gauche et fait suite à celle du président de l’exécutif EDP, la semaine dernière, qui avait été sollicitée par le PSD.
Pour BE, EDP a mis en place un «mécanisme complexe sous le titre de« restructuration d’entreprise »» pour «éviter de se conformer aux obligations fiscales découlant de cette activité».
Le 13 novembre 2020, il a été annoncé que l’Agence portugaise de l’environnement (APA) avait approuvé la vente de barrages EDP (Miranda, Bemposta, Picote, Baixo Sabor et Foz-Tua) à Engie.
Le 17 décembre, EDP a conclu la vente pour 2,2 milliards d’euros de six barrages du bassin du Douro à un consortium d’investisseurs formé par Engie, Crédit Agricole Assurances et Mirova.
BE a fait valoir que, à la lumière de cet accord, 110 millions d’euros de droits de timbre (IS) auraient dû être payés, ce qui est contesté par EDP, ayant son président exécutif lors de l’audience tenue la semaine dernière en déclarant que, dans ce type de transactions , le SI «n’est pas dû par la loi», et que cela résulte, soit de la législation nationale, soit d’une directive européenne qui empêche le paiement de cette taxe dans les transactions de cette nature.
Dans la requête, BE considère que l’opération utilisée par EDP pour conclure l’opération «avait pour seul et évident objectif d’obtenir un avantage fiscal indu» et rappelle l’amendement à l’article 60 du statut des avantages fiscaux (EBF) introduit par le budget de l’État de 2020 (OE2020), soulignant que jusque-là cela «n’exempte pas du droit de timbre la transmission de concessions en cas de restructuration d’entreprise».
«Le gouvernement a été mis en garde contre le caractère abusif de l’accord avant de lui donner son autorisation», renvoie la demande du BE à l’audition des deux ministres, soulignant que «compte tenu de ce fait, le changement législatif doit être lu sous un jour nouveau , proposé par le gouvernement il y a un an, aux règles du droit de timbre, qui exemptaient les restructurations d’entreprises ».
BE accuse également le gouvernement d’avoir décidé d’exclure l’État concédant du champ d’application de cet accord. «L’État a renoncé à exercer l’un quelconque de ses droits de concessionnaire. J’aurais pu revoir les conditions d’équilibre économique et financier de toutes ces concessions », lit-on dans le même document.
Dans l’intervalle, le PSD a soumis au bureau du procureur général (PGR) une demande d’enquête sur la vente de six barrages dans le bassin du Douro par EDP, considérant que le gouvernement a favorisé l’entreprise et lui a accordé un «péage fiscal».
Aujourd’hui, le groupe parlementaire PSD a présenté une proposition visant à supprimer le libellé actuel de l’article 60 de la FBE, faisant valoir que le libellé en vigueur jusqu’à OE2020 soit rétabli.
Ce week-end, le ministère des Finances a publié une déclaration précisant qu ‘ »il n’y a aucun lien entre les modifications proposées à l’article 60″ de la loi sur les avantages fiscaux. [no âmbito do OE2020] «Et toute opération spécifique, notamment la vente de barrages EDP».
Selon le ministère sous la tutelle de João Leão, l’amendement a introduit «visant uniquement et uniquement» pour corriger une autre situation, il n’a donc pas «de corrélation avec les opérations liées au transfert onéreux par le transfert de concessions accordées par l’État», un type d’opération qui «était, est et continue d’être imposée», au sens du SI.
Ce dimanche, le ministre de l’Environnement a rappelé, pour sa part, que son ministère a analysé le métier de la vente de barrages « selon la loi » et qu’il appartient à l’Autorité fiscale et douanière (AT) de décider s’il faut ou non payer la TVA.
LT (RRL) // MSF