Le pari fait partie d’un projet auquel Lusa a eu accès de la proposition concernant la refonte du marché de l’électricité de l’Union européenne (UE), que l’exécutif communautaire présentera jeudi prochain, dans laquelle l’institution dit vouloir « répondre aux préoccupations des consommateurs, de l’industrie et des investisseurs concernant l’exposition aux prix volatils à court terme entraînés par les prix élevés des combustibles fossiles ».
A cette fin, la proposition définit « des mesures pour protéger les consommateurs d’une telle volatilité, leur donner un plus grand choix contractuel et un accès plus direct aux énergies renouvelables », visant également à « améliorer et clarifier l’accès aux contrats à long terme pour les promoteurs – tous deux soutenus par la Etat, comme les contrats sur différence, et privé, comme les contrats d’achat d’électricité – afin de fournir des revenus sûrs et stables aux promoteurs d’énergies renouvelables et à faible émission de carbone […]tout en évitant des profits excessifs en période de prix élevés ».
Plus précisément, l’institution entend réduire l’influence des prix du gaz sur les valeurs de production d’électricité en suggérant aux gouvernements européens de parier sur une plus grande utilisation des accords d’acquisition d’énergie durable et des soi-disant contrats de différence, dans lesquels les gouvernements peuvent garantir aux producteurs de renouvelables un prix fixe.
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Ces derniers mois, les prix de l’électricité ont fortement augmenté dans l’UE, suscitant des critiques sur sa formulation, conditionnée par les prix du gaz, une situation que la Commission européenne veut renverser en pariant sur des contrats de production d’électricité renouvelable.
« Les États membres doivent s’efforcer de créer les conditions de marché appropriées pour les instruments de marché à long terme, tels que les contrats d’achat d’énergie », souligne l’exécutif communautaire dans le projet de proposition, faisant référence aux accords bilatéraux d’achat et de vente de « propre ‘ de l’énergie sur le long terme et à prix fixe entre producteurs et consommateurs (comme les grandes entreprises) ou commerçants.
Bruxelles fait également valoir dans le projet que « les régimes de soutien direct des prix sous la forme de contrats bidirectionnels sur différence ou de formulations contractuelles équivalentes constitueront une source supplémentaire de revenus pour les États membres en période de prix élevés de l’énergie », dans une allusion aux contrats sur différence.
Il est prévu que le soutien public aux projets d’énergie à faible émission de carbone – tels que les nouveaux investissements dans l’énergie solaire, éolienne, géothermique, hydroélectrique et nucléaire – sera basé sur des contrats bidirectionnels pour la différence, établissant un prix minimum et maximum, selon lequel les revenus supérieurs au plafond seraient récupérés par les gouvernements.
Alors que les contrats d’achat sont conclus entre des opérateurs privés – normalement un producteur d’énergie renouvelable et un consommateur industriel – les contrats de différence sont garantis par l’État, qui propose un prix préalablement convenu aux producteurs d’énergie.
Suite à la crise énergétique accentuée par la guerre en Ukraine et la crise énergétique actuelle, Bruxelles affirme qu’il faut « moins de production d’énergies fossiles », c’est pourquoi elle soutient la promotion des énergies renouvelables qui, selon elle, « conduira à une baisse des prix des consommateurs en raison des faibles coûts d’exploitation des énergies renouvelables et à faible émission de carbone ».
La Commission européenne présentera la semaine prochaine sa proposition sur la réforme de la conception du marché européen de l’électricité qui vise à mieux protéger les consommateurs d’une volatilité excessive des prix, à faciliter leur accès à une énergie sûre provenant de sources propres et à rendre le marché plus résilient.
Dans la configuration actuelle du marché européen, le gaz détermine le prix global de l’électricité lorsqu’il est utilisé, puisque tous les producteurs reçoivent le même prix pour le même produit — l’électricité — lorsqu’il entre dans le réseau.
Dans l’UE, il y a eu un consensus sur le fait que ce modèle actuel de tarification marginale est le plus efficace, mais la crise énergétique aiguë, exacerbée par la guerre en Ukraine, a motivé la discussion, étant donné la dépendance de l’Europe aux combustibles fossiles russes.
ANE // MSF