Le Syndicat des pilotes de l’aviation civile (SPAC) a accusé aujourd’hui la TAP d’adopter une « position de négociation incompréhensible » en lançant « un ultimatum », donnant jusqu’à mardi pour accepter une proposition sous peine de modifier l’accord dans le cadre de la restructuration.
Dans un communiqué, la SPAC précise que, « sachant TAP qu’il n’y a pas de possibilité de réponse, cette lettre constitue clairement une position inacceptable de l’entreprise, démontrant une posture de négociation incompréhensible ».
Selon le syndicat des pilotes, la proposition de la TAP prévoit la suppression de la coupe supplémentaire dans son intégralité (les 20%, au-dessus des 25% de la plupart des travailleurs), avec la mise à disposition de trois jours de réservation H24 par mois/par pilote et jusqu’à à trois jours d’apprentissage en ligne par année civile non inclus dans le planning.
Sinon, poursuit-il, « TAP modifie unilatéralement l’ATE [Acordo Temporário de Emergência]avec la réduction de la surtaxe à 10% [em vez dos atuais 20% adicionais] jusqu’au 30 novembre de l’année en cours, suspendant pour la même durée le mécanisme de « récupération » prévu à l’article 12 de l’ATE ».
Cette clause permet l’application d’une pénalité à la TAP si elle dépasse 300.000 heures de vol annuelles et limite également que la TAP ne puisse pas prévoir d’heures supplémentaires pour les pilotes, précise dans une note à l’agence Lusa.
Le mois dernier, les pilotes de la TAP ont rejeté deux propositions de la compagnie pour un accord pour l’opération de cet été.
La dernière, rejetée en début de mois, prévoyait une augmentation du travail effectué les jours de congé, congés modifiés ou jours fériés de respectivement 25 %, 50 % et 100 %.
« Une fois de plus, il était absolument clair que les pilotes n’ont pas l’intention de renoncer à des jours de repos ou de temps libre, essentiels pour équilibrer les exigences de leur profession et de leur vie personnelle, en échange de ce qui leur a été soustrait avec des hypothèses qui ne sont pas présentes aujourd’hui » , a-t-il dit, le SPAC aux membres, dans une intervention à laquelle Lusa a eu accès.
Dans une assemblée qui a duré près de 10 heures, 87% des 875 pilotes présents ou représentés par procuration ont voté contre la nouvelle proposition négociée entre la compagnie et la SPAC.
Il est rappelé que, dans le cadre du plan de restructuration de la compagnie aérienne, les pilotes ont signé un Accord Temporaire d’Urgence (ATE), qui permettait à la compagnie de leur appliquer des baisses de salaire de 50% – et qui est désormais de 45% -, dans un premier année de son application.
Selon SPAC, « la bonne volonté de la classe n’existe pas, écrasée qu’elle était par la façon dont elle a été traitée par la direction de la TAP et par les violations successives des accords signés », appelant ainsi les associés à ne pas accepter les invitations sur jours de congé ou vacances. , “demandé des changements ou des violations de RUPT [Regulamento de Utilização e Prestação de Trabalho]prévu ou résultant d’une irrégularité ».
Mi-mai, les pilotes avaient rejeté une autre proposition de la TAP, qui prévoyait la suspension immédiate de la baisse supplémentaire de rémunération de 20 % en échange d’horaires flexibles, la considérant comme une « offense à la dignité collective », comme l’a rapporté Lusa.
Le nombre de jours d’arrêt après les vols long-courriers est régulé par une formule qui résulte d’études scientifiques sur ces nuisances, les pilotes considérant que cette réduction compromet la sécurité des vols à long terme, lorsqu’elle se prolonge dans le temps », a-t-il alors souligné, dans une déclaration. , le SPAC.
Selon SPAC, TAP procède à une « planification artificielle » des vols attribués aux pilotes pour l’été, dans une « tentative de masquer l’inadéquation du nombre de pilotes nécessaires » pour la haute saison, face à la réalité, » générant de nombreuses irrégularités opérationnelles » tout au long du mois qui se traduisent souvent par des annulations de vols ».
Mercredi, un groupe de syndicats, représentant la majorité des travailleurs de la TAP, dont le SPAC, a déclaré que le comité exécutif de la TAP, après une réunion mardi, avait choisi de rompre « le processus de pourparlers » et n’excluait donc pas « tout type de scénario ».
Dans un communiqué, plusieurs structures syndicales ont souligné que « lors d’une réunion tenue » mardi, « le comité exécutif de la TAP a décidé de se mettre dans une attitude de confrontation, brisant le processus de conversations qui avait lieu, assumant à partir de ce moment toutes responsabilités » qui peuvent désormais survenir.
JNM (ALYN/MPE) // MCL